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28.02.2023 #architecture #biennale #newsKulturlx

"Down to Earth" curaté par Francelle Cane et Marija Marić à la Biennale di Venezia

Comme près de 70 pays, le Luxembourg est régulièrement présent à l’exposition internationale d’architecture – Biennale di Venezia depuis 20 ans. Cet événement est, depuis sa création en 1980, le principal rendez-vous international des spécialistes de l’architecture, discipline dont il contribue à présenter et à définir les grandes orientations contemporaines. Outre la visibilité qu’elle offre à ses acteurs, cette participation permet au Grand-Duché de contribuer aux échanges et débats internationaux sur l’architecture dont les fondements théoriques et les champs d’application ne cessent de s’élargir.

En 2022, le ministère de la Culture du Luxembourg délègue le commissariat du Pavillon luxembourgeois (architecture et art) à Kultur | lx – Arts Council Luxembourg, en collaboration avec le luca – Luxembourg Center for Architecture.

L’équipe lauréate est composée de deux commissaires, Francelle Cane et Marija Marić, entourées d’un conseil consultatif et d’une équipe de contributeurs dans les domaines de la scénographie, de la production de contenus et de l’édition.

A propos de Down to Earth

De l’établissement de colonies sur la Lune à l’exploitation de minerais et autres métaux rares sur les astéroïdes, les imaginaires débridés d’une croissance fondée sur l’extraction ont littéralement transcendé les frontières de la Terre. Cette délocalisation de l’exploitation des ressources d’une planète Terre épuisée vers ses coulisses « invisibles », corps célestes, planètes et, finalement, la Lune elle-même appelle à une réflexion urgente sur l’impact que pourrait avoir un tel changement sur notre manière d’appréhender les notions de territoire, de ressources et de biens communs.

Down to Earth propose une analyse critique du projet de space mining, à savoir de l’exploitation minière de l’espace, et cela à travers le prisme des ressources, sur laquelle se fondent les interrogations suivantes : de quelle manière cette nouvelle itération de la course à l’espace, drapée dans les promesses utopiques d’une disponibilité infinie de ressources, émerge-t-elle de la logique extractiviste du capitalisme et de ses effets environnementaux et sociaux destructeurs ? Comment la privatisation en cours de l’espace, qui voit les entreprises privées brusquement devenir les principaux acteurs de l’exploitation des ressources spatiales, affectera-t-elle le statut actuel des corps extraterrestres considérés comme « biens communs planétaires »? Quelles sont les matérialités de l’exploitation minière spatiale – sa logistique, ses infrastructures et ses travailleurs – et leurs relations avec les structures des pouvoirs géopolitiques en place ? Enfin, comment les architectes peuvent-ils engager une médiation critique autour des ramifications de ces fictions matérielles, ancrées dans les paradigmes de croissance actuels ?

Conçus comme des maquettes a échelle réelle du paysage lunaire, les lunar laboratories (littéralement « laboratoires lunaires ») sont devenus au cours des dernières années un élément infrastructurel par défaut utilisé par de nombreuses institutions et entreprises privées à travers le monde afin de tester différentes technologies d’extraction minière. Les économies spéculatives telles que celle de l’industrie minière spatiale reposant largement sur la mise en scène de récits liés aux solutions technologiques et aux ressources, il apparait manifeste que ces lunar laboratories ne constituent pas uniquement des espaces d’expérimentation scientifique, mais sont également le lieu de la fabrication médiatique de l’imagerie des technologies humaines sur la Lune. L’exposition Down to Earth utilise dès lors l’archétype du lunar laboratory afin de questionner les récits autour de l’exploitation des corps célestes. En transformant l’espace du pavillon lui-même en laboratoire lunaire – comme scène où se déroule la « performance » de l’extraction – Down to Earth s’emploie à révéler les coulisses, les implications invisibles du projet d’exploitation minière spatiale, proposant ainsi un regard différent sur la Lune afin de dépasser la perspective anthropocène actuelle.

La 18ème Exposition Internationale d’Architecture – La Biennale di Venezia se tiendra du 20 mai au 26 novembre, le Pavillon Luxembourgeois sera à découvrir à l’Arsenale (Sale d’Armi, 1er étage).

Plus d’information : www.venicebiennale.kulturlx.lu
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