Actualités

10.01.2022 #littérature

Sonia da Silva reçoit une aide au développement de carrière pour une formation de traduction littéraire.

Kultur | lx – Arts Council Luxembourg dans le cadre de sa mission d’accompagnement des artistes et professionnel.le.s du secteur culturel dans leur développement de carrière, propose une aide mobilité, recherche et développement de carrière.

Cette aide est conçue pour faciliter la mobilité internationale dans l’objectif d’acquérir une connaissance, une spécialisation ou une expertise spécifique. Sonia da Silva, désireuse d’établir de plus en plus de passerelles entre le Portugal et le Luxembourg à travers la littérature, a sollicité cette aide afin de pouvoir suivre la formation l’École de traduction littéraire et être détentrice d’un diplôme de référence en matière de traduction pour servir au mieux divers projets de traduction.

 

Sonia da Silva, pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?
Après quinze années de pratique journalistique au Luxembourg dont l’essentiel au service de la culture – j’ai participé à la naissance de deux titres francophones aujourd’hui disparus du marché de la presse -, je suis passée de l’information à la communication. Avant de rejoindre le Musée national d’histoire et d’art, Luxembourg en 2014, j’ai encore eu l’opportunité pendant trois ans de prendre en charge divers projets originaux à la tête des Éditions Saint-Paul, dont le livre collectif « Bopebistro Buch » (Lëtzebuerger Buchpräis 2013). Docteure en Littérature française, je suis toujours restée proche des lettres.

Membre fondateur du comité Printemps des poètes Luxembourg dans le cadre duquel je transpose en français des poèmes portugais, j’ai une passion toute particulière pour la traduction. Ainsi j’ai traduit le roman brésilien A dama e o Luxemburguês (éd. Record, Brésil, 2011) de l’auteur d’origine luxembourgeoise Marc André Meyers : l’ouvrage a paru en 2015 sous le titre D’amour et d’acier. Fin de l’année dernière a été publiée ma première traduction de poésie aux Cahiers de l’Approche dirigés par Laurine Rousselet : La ville oubliée de la poétesse portugaise Filipa Leal, avec laquelle j’ai participé en octobre aux Périphériques du Marché de la poésie à Paris (spectacle «Refuges/Refúgios» à la Maison du Portugal André de Gouveia).

 

À partir de janvier et jusqu’à la fin de l’année, vous allez suivre la formation de l’École de traduction littéraire à Paris. Comment l’avez-vous découverte et qu’en attendez-vous ?

Toute occasion de participer à des workshops, formations, festivals ou conférences en rapport avec la traduction littéraire est bonne à prendre pour stimuler et préserver la vivacité d’esprit requise par cet exercice de haute voltige. Voulant m’engager plus avant dans cette pratique, j’ai repéré sur la toile l’École de traduction littéraire dont la solide formation, proposée pendant un an un samedi sur deux, va me permettre – grâce au soutien de Kultur | lx – de bénéficier d’un accompagnement didactique structuré et développé dans la durée.
En alternant ateliers de professionnalisation et de traduction multilingue, cette école offre aux candidats la possibilité de se perfectionner sur le plan technique, mais surtout d’entrer en contact avec des intervenants de choix.

 

Quels livres portugais avez-vous envie de traduire? Qu’aimez-vous particulièrement dans cette littérature ?

On l’oublie souvent, mais il y a beaucoup de générosité dans l’exercice – si chronophage – de la traduction. Aussi, mes choix reposeront dans l’idéal sur un contrat de bonne intelligence avant tout : l’abnégation du traducteur doit aller de pair avec la communion avec l’auteur (s’il est toujours vivant). Il faut une bonne oreille, et surtout des violons bien accordés, pour faire vibrer par sympathie la langue de l’autre dans une langue étrangère. Quant à mes préférences et projets, je me suis surtout investie dans la poésie, qui me «parle» tout particulièrement, sans pour autant négliger les écrits narratifs – l’autobiographie de Rita Ferro, A menina é filha de quem? (2011), Prix Pen Club de la narration, est un livre que j’aurais beaucoup de plaisir à traduire un jour.

La littérature portugaise, qui souvent balance entre humour et mélancolie, m’offre surtout l’opportunité d’entretenir un lien nourricier avec ma langue maternelle, guère valorisée au fil de mon parcours. Je trouve dans la pratique de la traduction un moyen d’explorer le meilleur de mes origines tout en travaillant dans ma langue de prédilection, le français.

 

Plus d’information sur l’aide mobilité, recherche et développement de carrière ICI.